Elle regarde couler son café, accoudée au comptoir, comme hypnotisée par le filet brun qui dégage cet arôme si réconfortante et matinale. Elle le regarde couler, donc, et se dit que ça y est - le lot de changements qu'elle souhaitait tout bas, c'est maintenant ou jamais.
Oui, elle est bien. Ses murs bleus et bruns et beiges ne l'enserrent plus, elle les regarde d'un air serein, maintenant, n'empêche qu'elle ne se sent plus chez elle - tous ces souvenirs qui s'accumulent encore et qui débordent de par tous les tiroirs et toutes les cachettes. Non, ce ne sont plus ses murs, ce n'est plus sa fenêtre qui laissait passer, pourtant, tellement de brises connues. Ce n'est plus son espace, même si elle n'y étouffe plus, ce n'est plus sa place.
C'est une nostalgie prenante, mais elle anticipe le renouveau d'un oeil bien meilleur, plus brillant, nettement plus lucide.
Avoisiner de nouveaux immeubles, fréquenter de nouveaux couloirs, s'asseoir sur de nouveaux comptoirs et tout. Apprendre ou déconnecter, seulement dans ses airs et dans ses aises bien à elle.
Le café coule et déborde un peu, maintenant, mais la tasse n'est pas encore tout à fait pleine.
Ça viendra.
Elle n'est pas encore tout à fait douée pour le bonheur - questions d'occasions à saisir - mais ça viendra.
L'Automne. Son Automne.
2 commentaires:
Tu vas beaucoup trop vite pour moi! Dis-lui de savourer l'instant présent ;)
Évidemment - regarder en avant, ou trop en arrière? Oui, apprécier l'instant présent.
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