La chaleur était accablante - les premières gouttes de sueur qui nous caressent le dos, ou la poitrine, une goutte qui glisse délicatement entre deux seins, fermes de frissons anticipés, c'est ensuite la douche glaciale qui ressaisit. L'eau salvatrice qui m'enveloppe, le temps d'un moment, pour ensuite me rejeter dans la chaleur, l'humidité, me renvoyer dans tes draps moites.
Le plaisir de la chair alors que la chaleur engourdit. C'est te mouiller de ma langue et goûter ta peau subtilement saline, agripper tes épaules et les adorer - chaudes et fortes, si douces. Gémir dans la nuit, au son des cigales qui hurlent l'été.
Et puis les glaçons qui descendent le long de mon dos, suivant la courbe tant embrassée, enflammée, les glaçons sur tes lèvres aussi, et sur ta langue.
J'ai fermé les yeux et ai décidé que ces mots, ces images ne seraient plus les tiennes, encore moins les nôtres - ni ceux d'un autre, d'ailleurs. C'est l'appel du corps qui se languit, mais sans ennui ou larmes, c'est la jouissance physique, rien de plus. Rien à toi, maintenant, ni les mots, ni les images, encore moins les souvenirs.
Je fais peau neuve, assise au fond de la douche, sous le jet glacé, je ne pleure jamais de toi - mon soleil est plus beau, plus chaud, de mon côté des montagnes.
Et je hurle l'été.
Et je sombre quand ça me plaît.
Et je mords les nuits chaudes qui m'enivrent encore.
4 commentaires:
Lire celà alors qu'on a pas de chaire a proximité, ça titille le bout des doigts.
M'enfin, une ode à la chaleur j'imagine.
Une ode aux plaisirs de l'été - solitaires ou pas.
Je préfère les solitaires en hiver...
L'été, fait hyper-carburer à la chaleurs, dans un épuisement extatique.
Joli.
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