31.3.08

Le Déclin ou l'Automne tardif

Il est tôt cette nuit, il fait mélancolie et lyrisme - le vent est ocre, il y coule des flots incompréhensibles de douleur. Tout est criant ou criable, je ne fais plus la différence entre tes jours et mes nuits. Ton bonheur et mon mal, ce ne sont que des chimères trop lourdes pour mes épaules. Où en sommes-nous, dis?
La lune n'est pas encore pleine que tu disparais, clope en bouche, le long de la rue piétinée, mouillée. Je ne vois pas la fumée qui s'échappe de tes lèvres, pourtant encore pleines de mes baisers furieux. Tu ne peux pas te retourner sur moi. Mon cri, le mien, ne s'échappera jamais plus. Et toi non plus.
La nuit se fait câline entre tes draps, mais c'est le froid cruel qui me bordera au retour. Tu y vois vert et clair, mon regard se brouille soudainement et mon coeur flanche dans la fluidité du moment - fluide malgré nos interdits avoués, le baume n'en sera que plus amer au réveil.
C'était à l'aube, souvent à l'aube orange de tes rideaux que l'amour nous soudait l'un à l'autre, alors que le sommeil était encore engourdissement, alors que le réveil était baisers et langues et mains et peaux. La chaleur pendant l'amour, la brise d'été et les murs tièdes, les draps envolés et le silence étouffé.
Ton sourire après l'amour. Ce sourire qui nous avouait amants, amis et amoureux. Surtout amoureux.
Ton sourire maintenant suave de libération. De moi.
J'ai toujours aimé l'attente de toi, dans nos lieux communs, même inconnus - je sais attendre, t'attendre, tu sais, jusqu'à en entendre mon cri résonner au loin.
Celui-là même que tu provoquais si joliement, mon amour, à l'aube orangée de notre automne.

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