21.4.08

Blanche

Ce n'est pas mon corps sous tes mains. Ton lit est vide de moi, tout reflet dans ton miroir ne sera que très pâle à tes yeux, ce ne sont pas mes pieds, pointés de plaisir, qui s'amusent à te narguer.
Ta musique n'est pas pour moi, c'est une imitation d'anciennes mélodies, gorgées de nostalgie triste et aveugle, ce ne sont plus nos paroles dans mes écrits non plus. Ce n'est pas ma peau brûlante. Ce n'est pas le gris de mes yeux. Ce ne sont pas mes cris surpris. Mes lèvres ou mon cou. Mes soupirs ou mes mains. Ce n'est pas mon sexe que tu avales doucement, ce n'est pas mon odeur qui tache tes draps et qui embrasse tes oreilles, ce n'est pas mon corps sous tes mains. Ce ne sera jamais notre amour démesuré et naïf, malgré tous les rêves illusionnés que tu aperçois encore, les yeux fermés sur ce qui n'est pas moi, tout ce qui crie mon absence sous tes mains. Q'un reflet pâle et amer, une réalité castratrice. Qu'une décevante imitation de tout ce qui a été. Tien ou mien. Tu n'aimeras pas, alors quoi? Alors tu te tais, alors tu grattes gentiment ta guitare, alors tu fermes la lumière. Alors tu fermes les yeux. Les yeux bien fermés.
Alors qu'avec moi, tu faisais bien attention de les garder ouverts.

3 commentaires:

dean a dit...

Très joli encore.

Tu es capable de te mettre dans les yeux de l'autre comme ça..? Wow. Sérieux, c'est cool.

beck a dit...

J'essais fort, c'est révélateur, parfois. Ça aide à voir, dans les yeux de l'autre.

dean a dit...

J'acquiesce tellement.