18.4.08

Bruns ou Célibataire

Les deux pieds dans la boue. Je me tenais devant toi, les deux pieds dans la boue, et tout ce à quoi je pensais, c'était à mes souliers neufs. Dans la boue.
Tu étais si beau, et puis il y avait les étoiles et la lune. Il y avait longtemps que je ne t'avais pas vu, tu sais. Même dans la boue.

Tu n'as pas voulu parler sous les étoiles, il a fallu que nous retrouvions nos odeurs qui traînaient encore sous les couvertures, dans ta chambre opaque; je me suis assise sur le lit. Tu as pris ma main dans les tiennes. Gentil geste.
J'ai tout avoué. Mes manques, mes failles et mes attentes, mes déceptions, mes peines et mes espoirs. J'ai tout avoué. Je t'ai donné quelques larmes, les miennes sur tes doigts serrés. Tu as souris. Gentiment.

Tu as souris et tu as embrassé mon front, mon nez, ma bouche.
Doucement. Nous nous sommes enlacés pour un moment qui a semblé être immaculé de tout ce que j'avais pu t'avouer; tu comprenais.

Je me suis levée sans un mot, à peine un sourire en coin taché d'amertume, je me suis levée et j'ai mis mon manteau, mes nouveaux souliers, mon courage.

"T'en fais pas pour moi. Je ne t'aime déjà plus."

L'air était frais, dehors. Ton chien a jappé trois fois, trois petits cris sous la lune. Mon courage... Je me suis assise dans la boue. La tête sur ma voiture, les yeux au ciel.

J'ai mis mes souliers neufs, tu sais.
Et maintenant, j'ai le courage dans la boue.

2 commentaires:

dean a dit...

Très joli. Et beau courage aussi. Dans tes nouveaux souliers, un nouveau temps, sous un nouveau soleil.

beck a dit...

Heureusement qu'il ne pleut pas!.. Merci, Dean.