19.5.08

Cerises givrées

J'étais bien et sereine, tu sais, assise confortablement sur la terrasse, la sangria blanche et les cerises dans mon verre et le soleil qui me grisait doucement, le soleil sur mes cheveux et sur mes épaules. Je fermais les yeux, la tête renversée vers le ciel, sous mes verres fumés je pouvais parfois fermer les yeux et me laisser chavirer par les pensées de toi qui m'envahissaient subitement.
Les pensées et les images, tu sais - ça nous frappe comme un orage et comme des éclairs qui percent le ciel dans un vacarme étourdissant, et c'est grisant tout ça, le soleil et la pluie qui atteignent ton corps chaud et doux.
Seulement, j'avais les yeux fermés et j'écoutais des voix familières babiller ou rire et c'était bon de seulement m'évader quelques fuseaux horaires au loin. Pour me perdre ou me retrouver, pour espérer ou alors pour tout inventer, mais c'était bon malgré nous, tu sais.
Alors je relevais la tête, et j'ouvrais les yeux sur ce dimanche ensoleillé, inattendu et apaiseur et j'étais bien. Je prenais les cerises, les coinçais entre mes dents et tirais la queue, entre mon index et mon pouce, pour goûter au sucré de l'été qui tardait, qui, je sentais, allait arriver quelques jours plus tard, dans un autre rêve ou une autre réalité, soupçonnés ou pas.
Qui sait - et si la neige tombait, ce matin; j'aurai au moins goûté un peu à l'été.

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