Doucement, je m’enferme. J’abaisse le volume, je ferme les rideaux, puis je m’assois, au beau milieu de mon petit univers. Seule. Pour un moment, je me prends pour le nombril du monde. Petite tache dans l’immensité environnante, minuscule importance cloîtrée entre quatre murs. C’est tellement plus beau de se regarder souffrir, tout en se demandant ce qu’on a bien pu faire du bonheur…
Le bonheur, on l’a envoyé voir ailleurs.
Je joue avec mes orteils, je démêle mes cheveux, je frotte mes yeux. J’explore mon petit moi, mon petit trouble encore tout ensommeillé. Je baigne dans la brume ambiante, celle que je crée par mes mensonges, mes maladresses, mes illusions ; petite princesse abandonnée de plein gré. Je me vautre dans mes questions immenses, et je fais la moue, impatiente, mécontente de ne pas arriver à tirer la langue à tout mes méandres. Tourner le dos serait trop facile. Encore une fois.
C’est tellement plus beau de se saigner soi-même. Il faut parfois savoir se faire violence. Doucement. Sans étincelles. Je m’ouvre avec peine, je rigole de me sentir si déchirée, si vulnérable. Face à moi-même. À l’intérieur, tout à l’intérieur, la blessure profonde. J’ai les larmes sèches, j’ai les sanglots muets ; faut que je me sorte de là. Que je sorte de mes barricades, que je soulève les couvertures, si chaudes, si douces, que je mettes le pied enfin dehors. Enfin au grand air. Celui qui assomme, celui qui gèle, celui qui pardonne. Le grand vent froid du Nord.
Je me chiffonne, ça pèse, ça m’engourdit. Je cligne des yeux, les paupières lourdes et gonflées, la lumière crue contre les murs de mon château. Tout y éclate d’impureté, partout, des taches mensongères et des chimères barbouillées.
Rien de moi, si peu de toi. Plus rien, alors. De nous.
Les draps, plus jamais blancs, m’enveloppant, plus jamais sauve. Il faut je que le dise, il faut que je l’écrive, que je le sorte des mes entrailles trouées, enfin, que je l’étale sur les murs. La violence de mes peines iront rejoindre la paix et le pardon que tu apprends, l’amour oublié et l’amitié espérée. Je ne peux plus t’entendre, mais toujours, tu reviendras me chercher. Après chaque coup porté, tu t’immisceras tranquillement, innocemment, tu entreras par la porte grande, trop grande ouverte que je te présente et tu reprendras possession de mon corps. Trop facilement. Plus jamais de mon âme.
Je n’ai plus la force d’une résistance, mais je n’oublie pas ce qui me reste. Mon bonheur, mon petit bonheur.
Le bonheur, on l’a envoyé voir ailleurs.
Je joue avec mes orteils, je démêle mes cheveux, je frotte mes yeux. J’explore mon petit moi, mon petit trouble encore tout ensommeillé. Je baigne dans la brume ambiante, celle que je crée par mes mensonges, mes maladresses, mes illusions ; petite princesse abandonnée de plein gré. Je me vautre dans mes questions immenses, et je fais la moue, impatiente, mécontente de ne pas arriver à tirer la langue à tout mes méandres. Tourner le dos serait trop facile. Encore une fois.
C’est tellement plus beau de se saigner soi-même. Il faut parfois savoir se faire violence. Doucement. Sans étincelles. Je m’ouvre avec peine, je rigole de me sentir si déchirée, si vulnérable. Face à moi-même. À l’intérieur, tout à l’intérieur, la blessure profonde. J’ai les larmes sèches, j’ai les sanglots muets ; faut que je me sorte de là. Que je sorte de mes barricades, que je soulève les couvertures, si chaudes, si douces, que je mettes le pied enfin dehors. Enfin au grand air. Celui qui assomme, celui qui gèle, celui qui pardonne. Le grand vent froid du Nord.
Je me chiffonne, ça pèse, ça m’engourdit. Je cligne des yeux, les paupières lourdes et gonflées, la lumière crue contre les murs de mon château. Tout y éclate d’impureté, partout, des taches mensongères et des chimères barbouillées.
Rien de moi, si peu de toi. Plus rien, alors. De nous.
Les draps, plus jamais blancs, m’enveloppant, plus jamais sauve. Il faut je que le dise, il faut que je l’écrive, que je le sorte des mes entrailles trouées, enfin, que je l’étale sur les murs. La violence de mes peines iront rejoindre la paix et le pardon que tu apprends, l’amour oublié et l’amitié espérée. Je ne peux plus t’entendre, mais toujours, tu reviendras me chercher. Après chaque coup porté, tu t’immisceras tranquillement, innocemment, tu entreras par la porte grande, trop grande ouverte que je te présente et tu reprendras possession de mon corps. Trop facilement. Plus jamais de mon âme.
Je n’ai plus la force d’une résistance, mais je n’oublie pas ce qui me reste. Mon bonheur, mon petit bonheur.
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