1.4.10

Je t'appartiens

Elle marche d'un pas rapide le long de la rue. Elle se demande toujours pourquoi elle presse le pas, elle a le pas citadin. Le soleil crie au printemps, la ville n'est jamais au diapason, elle ne lit plus dans le ciel les saisons qui changent. Les arbres sont tout à coup ornés de bourgeons, c'est une ville du sud qui ne comprend rien au temps qui passe, qui change, au temps qui doit s'arrêter pour lui chanter ses airs nouveaux.
Les étoiles, une fois le soir tombé, se voilent sous les lumières écarlates et aveuglantes, le vent ne sent plus les sous-bois ou le ruisseau qui s'écoule. Elle ne trouve pas ses repères parmi la foule. Les visages lui semblent fermés, incongrus, vides. Alors qu'elle voudrait danser dans la rue, chanter et soupirer au creux d'un village qui sent les saisons.
Appartenir à un endroit où l'on reconnaît les siens, et aimer, aimer, aimer les saisons qui passent.

1 commentaire:

Federico a dit...

Pour moi le plus joli de toute la page! bravo!