13.5.08

Mon souhait - L'absence

Je me suis réveillée brusquement, la tête sur le divan multicolore - l'oreiller avait foutu le camp. Un de ces moments où, au réveil, on se demande, on se cherche et on a beau tendre la main - l'absence. Une atmosphère lourde et noire dans la nuit pourtant jaune, j'étouffais et mes mains cherchaient ce corps qui ne s'était pas encore estompé derrière mes paupières. Il y avait ta voix, encore, des images de toi puis ton rire, tes yeux. On a beau tendre la main, je te cherchais dans tout ce brouillard et j'ai remarqué les larmes sur mes joues blanches. J'ai rattrapé le téléphone qui venait de tomber alors que je m'étais relevée d'un bond, il était encore chaud de toi, de nos mots, chuchotés et inquiets. J'avais une telle envie de te parler, mais je ne respirais plus, je cherchais à finalement inspirer à travers mes peurs et la nuit devenait de plus en plus noire autour de moi - je sentais que je devais sortir de ce sous-sol froid et désert.

Je suis sortie dans la nuit. Peut-être parce que tu m'avais parlé de gazon quelques heures auparavant, une sieste sur un tapis vert de gazon - j'ai traîné l'oreiller au bout de mes doigts glacés. Je me suis assise dans l'herbe humide, les fesses insensibles à la rosée hâtive et douce, l'herbe humide qui laissait grandir quelques pensées multicolores. J'ai songé aux rues mouillées de ta ville, à toi, qui devait dormir dans tes draps blancs ou beiges, je ne savais plus. Couchée dans l'herbe, j'ai pleuré cet être, cette famille finalement en sécurité qui dormait au-dessus de moi, toute cette peur et ces questions sans réponses.
J'aurais pu tuer pour sauver, hier soir.

Je me suis vue ainsi, et je n'ai pas souri - pour la première fois, pour moi, la mort avait frôlé la vie de près, le risque de la mort, la perte ou le gain. Pour la première fois, j'ai eu vraiment besoin de toi, tu excuseras mon silence, je ne sais qu'en faire ou qu'en dire, j'absorbe à petits coups dans le ventre, mon ventre chaud où tu voulais poser tes lèvres, je n'ai plus versé de larme et je suis retournée sur mon divan multicolore, tu sais, et je me suis assoupie légèrement, jusqu'à plus sommeil - chaque soubresaut, chaque bruit, chaque réveil me frappait en plein visage comme un danger et une absence.

Ce n'est rien, tu sais, au fond. Le pire est passé, et tout ira selon les astres dissimulés, ce matin, le pire ne peut pas arriver.

Les astres - je n'ai jamais autant parlé aux astres que cette nuit.

4 commentaires:

Stephane a dit...

Au moins les astres ne répondent pas, ne rejettent pas.

Il y a toujours celàa d'acquis :)

beck a dit...

Ouais, seulement, j'aurais vraiment aimé recevoir quelques réponses.

Stephane a dit...

J'peux t'en offrir en vrac, mais je doute qu'elles soient satisfaisantes.

Sorry!

dean a dit...

Woah, tellement intense.

Au moins, ça finit sur une note plus légère. Les astres réponderont.