Je ne sais rien de la langueur de ma ponctuation. Je ne sais rien de la paresse de mes voyelles. Et je ne sais rien de mes plumes qui se perdent dans mon brouhaha, dans mes lunes ou dans mes manques.
Alors à savoir si mes pages sont blanches ou noires, je n'en sais rien.
Et pourtant, il y a ma tête qui bourdonne de couleurs, il y a ma peau qui frissonne de sensations éparses, il y a mes yeux qui ne se ferment plus, il y a ma langue qui abonde de saveurs merveilleuses. Délicieuses. Trompeuses. Merveilleuses.
Mes points de suspension veulent courir sur ma peau et voler vers les étoiles de mon ciel, ils crient ce que je n'ose jamais dire, mais que je pense ardemment, mes points de suspension qui parlent plus que jamais. Les parenthèses me fuient, mais les tirets et les exclamations se font ardents, absents, innocents. C'est un amalgame étourdissant qui me fait perdre mes mots.
Trop souvent.
C'est vivre pour écrire, écrire pour respirer, mais imaginer les mots s'enfiler et vivre me les font oublier une fois couchés sur papier. Je ne les couche plus sur papier. Ils ne se laissent plus attraper, d'ailleurs - ils virevoltent encore malgré que le moment soit passé, éteint, tué.
Alors à savoir ce que je fais de mes mots... aucune idée.