29.5.08

Les heures

Et si un coeur bat si vite, trop vite - et si tout devenait vrai, soudainement.
Je suis en pause et je fais le plein. De mots, d'images et de paix.
Je me fais jaune pour quelques jours.
R.

27.5.08

Dans tous les sens

C'est plus fort que moi.

Les mots ne me parviennent pas. Je vois les lèvres bouger, je perçois un faible son, mais rien de concret. La musique enterre tout, et puis je m'en fous. Les yeux se font gros, mon sourire encore bien davantage - je n'écoute pas, c'est le flou qui m'envahit, comme une brume légère sur un lac égaré, où le silence est mélodie, où l'air est parfum.

Mais cette fois, je vais écouter.

Mes doigts toucheront ces lèvres volubiles. Ma bouche touchera cette langue, ces mots aux accents particuliers. Mes yeux embrasseront ces yeux qui parleront davantage.

Et c'est très bien comme ça.

Cette nuit sera de ces nuits électriques et éclectiques - faite de frissons, de douleur agréable, de plaisirs épicuriens, de vert et de bleu. Les étoiles seront hautes dans le ciel noir, ces êtres y seront couchés, éclairés en silence. Que quelques hurlements sourds.

Je n'y peux rien. C'est plus fort que moi.

26.5.08

Et j'attends

Il n'y a rien de pire que l'ennui.

Ce sont les jours qui se transforment en heures, ce sont les heures qui se changent en secondes - la dernière semble être à des kilomètres à l'horizon - cinq milles, comme si le moment ne viendrait jamais. Et ça consume l'air, et ça compresse les poumons, et puis il y a les battements du coeur qui s'espacent ou s'accélèrent. Crier, crier son ennui et l'attente, dormir cette attente simplement pour le retrouver dans nos songes.

Ça ne me ressemble pas.

Tellement d'impatience, alors qu'on se possède déjà. Ou alors pas du tout.

C'est un lundi comme les autres, pourtant, avec la pluie et le stress et le vide et les poings. Seulement, c'est le premier lundi du reste de la semaine, le dernier aussi, qui ne sera jamais plus un lundi comme les précédents ou les prochains - c'est la première journée de l'attente impatiente.
Quatre jours interminables.

24.5.08

Gala Blog'Or 2008

Félicitations aux gagnants!
Et félicitations à la Fêlée et à l'Ex-ivrogne pour ce gala - très impressionnant.
C'est assez fou quand on s'arrête un instant pour penser au nombre d'heures passées au projet. Ça en a valu le coup!
Et on s'y remet l'an prochain!

The Beach Boys - Kokomo

Pour D.
Parce que la journée crie à l'été.

23.5.08

Oc

Elle marche le long du chemin. Elle fait de petits pas, il y la boue qui se faufile entre ses orteils - le sol n'a pas eu de répit depuis la dernière pluie. Alors elle sautille entre les flaques, elle s'amuse au son de la terre détrempée sous ses pas. Le soleil a beau être haut, si haut dans le ciel, l'air est frais, et il y a d'immenses nuages opaques à l'horizon.
Elle trouve un endroit retiré, au sec, et elle s'assoit sur un tronc d'arbre mort. C'est immense sous elle, toute cette vie éteinte. Immense, aussi, son sentiment de vide.

Elle, si vide, sous le ciel si plein, si beau. Le bleu du ciel, le gris de ses yeux attristés. L'attente est longue, mais ses mots sont si doux. Elle aime le contraste, elle aime dormir alors qu'il regarde encore le soleil qui ne finit plus de se coucher au loin - son astre qui est déjà substitué dans le ciel, qui est lune, orange ou rouge.

Elle se couche le long du tronc et les lilas en fleurs laissent tomber quelques pétales sur ses cheveux emmêlés de la dernière nuit. Ses rêves sont maintenant clairs, la nuit, et c'est la brise fraîche, encore fraîche malgré le printemps, qui réveille ses yeux ou alors c'est la douce mélodie de son appel. Ses rêves sont clairs, absolument.

Elle l'imagine, qui la regarde alors qu'elle ouvre les yeux à l'aube, elle qui ne serait soudainement plus fatiguée du tout, et elle sourirait de le voir si éveillé devant sa nudité matinale. Dans sa nudité matinale. Elle l'imagine, si plein, si présent, tracer le contour de ses rêves que par ses yeux qui seraient gris, parce qu'emplis des siens, à elle. Ils seraient finalement là, tous les deux, à la même heure au même moment, finalement lire dans leurs yeux ce qu'ils se chuchotaient à intervalle, depuis si longtemps, malgré tout.

Et puis ça serait bleu, vert et gris, et puis ça sera doux, chaud et viscéral - tu sais, et je sais aussi, que des histoires comme la nôtre, c'est ce qu'on attendait, ce qu'on souhaitait tout bas, tout haut parfois, alors que la solitude ne peut plus plaire complètement. Des histoires à raconter, à lire aussi, ce sont des histoires comme on n'en fait plus.

Et je m'accroche à toi.

C'est à partir de toi, cette nuit, que j'ai décidé de dire oui à la vie.

21.5.08

Sole

Et c'est souvent quand on en a besoin que le soleil décide de se dénuder parmi les nuages gris. Trois mots. Et le soleil chante à l'adoration.

20.5.08

Syringa - Pour un songe

C'est que je n'y arrive plus tout à fait. C'est qu'il y a la pluie, puis il y a les nuages, le vent froid, il y a même la lune muette ou les étoiles qui ne filent plus - seulement, je n'y arrive pas tout à fait. C'est une loupe jaune ou bien bleue, y'a mes yeux qui regardent à travers cette loupe et qui n'arrive pas à apercevoir la moindre parcelle noire ou grise, même le blanc nous va.

Les larmes deviennent douces et sucrées, les moues sont invitantes et, malgré tout, souriantes, et puis y'a mon corps qui ne répond plus malgré les coups, chaque jours les coups sur mon corps et ma tête, les bulles multicolores viennent se poser avec délicatesse sur mes doigts abimés et tout devient joli.

Seulement, je sais que la vie est belle et jaune, que l'aventure et le vent coule doucement parmi les jours heureux, que même les larmes peuvent couler sur un sourire.

Et je sais que la nuit a appelé mon cri, hier soir, à la vitesse de la route, que j'ai crié plus fort que moi ou toi, je sais que la lune orange était immense, à la lueur des lampadaires défilants - je criais parce que je sentais venir le moment où tout allait basculer, à tord et à travers, et je sentais le Nord m'appeler encore.
Pas cette fois.
Depuis toi, tu sais, plus de traces de mes fantômes adorés, la nostalgie a foutu le camp, et les sanglots, les violents sanglots avinés des soirs esseulés - rien de tout ça. Depuis toi, c'est l'Ouest et la mer, depuis toi, ce sont les draps satinés et les couleurs de ta peau et de ta langue, depuis toi...
Pas cette fois.
Je criais encore, ce matin, seulement avec un peu moins de bulles dans la tête, ce n'était pas un sourire sur mes lèvres qui laissait filer ce cri, mais un rictus amer, légèrement amer et incertain, j'aurais besoin que tu viennes prendre ma main ou moi au complet, y'a les mots qui n'y arrivent plus tout à fait.
Et, tu vois, une fois les nuages soufflés au loin ce matin, il y a encore et toujours cet arc-en-ciel devant mes yeux, tout un amalgame de couleurs devant mes yeux, et le lilas qui souffle son parfum gorgé de souvenirs.

19.5.08

Roulements de tambour


Ça y est presque.
Comme le dit la Fêlée elle-même :
"Invitez donc vos amis à mettre leur chaise de parterre à côté de la vôtre samedi prochain pour regarder le Gala."
Parce que même si vous n'êtes pas nominés, avec tout le travail que ça représente pour eux, ça vaut la peine d'y jeter un oeil!
Félicitations à tous!

Cerises givrées

J'étais bien et sereine, tu sais, assise confortablement sur la terrasse, la sangria blanche et les cerises dans mon verre et le soleil qui me grisait doucement, le soleil sur mes cheveux et sur mes épaules. Je fermais les yeux, la tête renversée vers le ciel, sous mes verres fumés je pouvais parfois fermer les yeux et me laisser chavirer par les pensées de toi qui m'envahissaient subitement.
Les pensées et les images, tu sais - ça nous frappe comme un orage et comme des éclairs qui percent le ciel dans un vacarme étourdissant, et c'est grisant tout ça, le soleil et la pluie qui atteignent ton corps chaud et doux.
Seulement, j'avais les yeux fermés et j'écoutais des voix familières babiller ou rire et c'était bon de seulement m'évader quelques fuseaux horaires au loin. Pour me perdre ou me retrouver, pour espérer ou alors pour tout inventer, mais c'était bon malgré nous, tu sais.
Alors je relevais la tête, et j'ouvrais les yeux sur ce dimanche ensoleillé, inattendu et apaiseur et j'étais bien. Je prenais les cerises, les coinçais entre mes dents et tirais la queue, entre mon index et mon pouce, pour goûter au sucré de l'été qui tardait, qui, je sentais, allait arriver quelques jours plus tard, dans un autre rêve ou une autre réalité, soupçonnés ou pas.
Qui sait - et si la neige tombait, ce matin; j'aurai au moins goûté un peu à l'été.

14.5.08

P.S.

Tu sais quoi?

La vie a peut-être trouvé le moyen d'être jolie, aujourd'hui.
Tu le sens, toi aussi?

Tu le sentirais mieux si je te prenais la main.
Viens, je te prendrai la main toute la nuit.

One night stand

La chambre était chaude, trop chaude. J'ai ouvert d'un coup sec la fenêtre qui résistait, elle a laissé passé la douce brise en tremblant un peu, j'avais les joues rouges et les yeux pétillants.
C'était une folie, tout ça, mais je me sentais vivante. Un seul geste, minime, une action qui m'a ravivé le sang. Le temps d'une soirée.
Le lit était bien fait, bleu et rose, les oreillers trop mous et les draps usés. Je me suis mise à mon aise, j'ai lancé mon linge un peu partout sur le sol douteux - peu importe. Je me fais neuve pour quelques temps. J'ai fait couler le bain d'une eau tiède. Ce que j'ai vu dans le miroir me plaisait, mais je me suis tout de même adressé une grimace enfantine. Je ne pouvais jamais me regarder dans le miroir sobrement, tout était digne d'une belle grimace. Et puis j'ai rit.
Je suis restée dans l'ombre pour me tremper dans l'eau, les cheveux défaits sur mes épaules. Et je chantais. Je ne me souviens pas la dernière fois où j'ai pu ressentir une telle intimité, un tel abandon - et c'était bien. Très bien.
Ça aurait été meilleur avec toi, contre moi, près de moi, seulement j'ai apprécié le moment passé, le moment présent.
"C'est pour une personne... seulement?"
"Euh, bien... oui!"
J'ai sauté sur le lit pour mordre la vie, j'ai sauté et je me suis laissée tomber à plat, sur le lit qui s'est mis à geindre. Je souriais bêtement, les yeux fermés sur le plafond sale - j'étais bien, rudement bien.
Et ta voix était si belle...
Ouais. Rudement bien.

13.5.08

Mon souhait - L'absence

Je me suis réveillée brusquement, la tête sur le divan multicolore - l'oreiller avait foutu le camp. Un de ces moments où, au réveil, on se demande, on se cherche et on a beau tendre la main - l'absence. Une atmosphère lourde et noire dans la nuit pourtant jaune, j'étouffais et mes mains cherchaient ce corps qui ne s'était pas encore estompé derrière mes paupières. Il y avait ta voix, encore, des images de toi puis ton rire, tes yeux. On a beau tendre la main, je te cherchais dans tout ce brouillard et j'ai remarqué les larmes sur mes joues blanches. J'ai rattrapé le téléphone qui venait de tomber alors que je m'étais relevée d'un bond, il était encore chaud de toi, de nos mots, chuchotés et inquiets. J'avais une telle envie de te parler, mais je ne respirais plus, je cherchais à finalement inspirer à travers mes peurs et la nuit devenait de plus en plus noire autour de moi - je sentais que je devais sortir de ce sous-sol froid et désert.

Je suis sortie dans la nuit. Peut-être parce que tu m'avais parlé de gazon quelques heures auparavant, une sieste sur un tapis vert de gazon - j'ai traîné l'oreiller au bout de mes doigts glacés. Je me suis assise dans l'herbe humide, les fesses insensibles à la rosée hâtive et douce, l'herbe humide qui laissait grandir quelques pensées multicolores. J'ai songé aux rues mouillées de ta ville, à toi, qui devait dormir dans tes draps blancs ou beiges, je ne savais plus. Couchée dans l'herbe, j'ai pleuré cet être, cette famille finalement en sécurité qui dormait au-dessus de moi, toute cette peur et ces questions sans réponses.
J'aurais pu tuer pour sauver, hier soir.

Je me suis vue ainsi, et je n'ai pas souri - pour la première fois, pour moi, la mort avait frôlé la vie de près, le risque de la mort, la perte ou le gain. Pour la première fois, j'ai eu vraiment besoin de toi, tu excuseras mon silence, je ne sais qu'en faire ou qu'en dire, j'absorbe à petits coups dans le ventre, mon ventre chaud où tu voulais poser tes lèvres, je n'ai plus versé de larme et je suis retournée sur mon divan multicolore, tu sais, et je me suis assoupie légèrement, jusqu'à plus sommeil - chaque soubresaut, chaque bruit, chaque réveil me frappait en plein visage comme un danger et une absence.

Ce n'est rien, tu sais, au fond. Le pire est passé, et tout ira selon les astres dissimulés, ce matin, le pire ne peut pas arriver.

Les astres - je n'ai jamais autant parlé aux astres que cette nuit.

10.5.08

Au gré du vent

Menteur.

Elle faisait des bulles, fragilement assise sur le muret de pierres. Elle trempait inlassablement la tige dans son petit pot jaune, et elle soufflait doucement ses bulles à travers la brume de poussière. Une après l'autre - des bulles translucides entre les arbres verts, au gré du vent, jusqu'à toi. Elle avait un air juvénile, trop distraite par son savon pour remarquer les regards dissimulés, elle ne pensait même plus à toi, au fond, elle soufflait ses bulles, elle tenait fermement son petit pot jaune.

"T'es qu'un menteur."

Elle n'entendait pas ton pas sur la poussière. Elle soufflait et soufflait, malgré tout le bruit que tu soulevais, rien que pour ses yeux gris qu'elle ne levait pas vers toi. Tu t'es approché brusquement, lourdement, tu as mis tes mains sales sur ses cuisses entrelacées, tes mains brunes sur sa peau blanche. Elle souriait, un sourire enfantin, un peu nerveux, un sourire entre les bulles.

Elle a tout jeté en l'air pour aggripper ton cou à deux mains, pour approcher tes lèvres des siennes. Tu n'as pas fermé les yeux sur les siens, fermés depuis longtemps. Elle souriait encore, à travers son baiser - toute l'énergie de son petit corps au bout de tes lèvres incertaines, fermées.

Elle s'est enfuie. Te laissant à travers toute cette poussière éphémère, tu la regardais, ébêté, s'enfuir à petites, toutes petites enjambées le long du chemin. Tu as courbé les épaules, lâche, tu t'es retourné et tu t'en es allé, d'un pas faible et insoucieux - te rendant compte qu'elle ne provoquait plus rien en toi.
Elle, le long du chemin, souriait, touchait ses lèvres et n'y croyant pas, se retournait pour apercevoir tes épaules bouger au rythme de ton pas. N'y croyant pas, regardait les bulles mourir dans la poussière.
Jamais plus.
T'es qu'un menteur, tu sais.

9.5.08

Et si

C'est un joli matin.

Menton dans la paume, je regarde au loin et observe la nature suivre son cours, toujours sous le soleil - c'est une petite fenêtre, mais c'est bien vivant. Les coccinelles et les quelques outardes tardives, les outardes qui comptent l'une sur l'autre pour avancer, toujours plus loin.
J'ai envie d'une destination.

Prendre le large, tu sais, lever le nez au vent, inspirer un bon coup et partir, inspirer un bon coup et sauter dans le vide, ressentir l'adrénaline me lâcher et le néant m'absorber.

Crier un bon coup et puis rire, rire libérateur d'avoir finalement sauté, vers toi ou vers moi, d'avoir traversé la province pour un après-midi au soleil.
Finalement prendre cette sieste au soleil, et te prendre la main contre moi, m'assoupir doucement contre mes rêves.
C'est un matin qui promet bien.

8.5.08

Out for the night

J'ai raccroché seulement après que tu aies raccroché. J'ai fermé les yeux, je perdais déjà ta voix - le soleil plombait sur mes épaules, et je souriais. J'ai démarré et ai pris la direction de l'autoroute. Le toit grand ouvert. Et j'ai chanté. Parce que j'avais envie de m'époumonner, parce que je ressentais un trop-plein d'émotions amalgamées, parce que, parce que.

Tu sais.

J'avais seulement envie de te souhaiter une bonne nuit. De beaux rêves. Parce que je perdais déjà ta voix, ton rire.

Parce que je rêvais déjà.

Bonne nuit.
Comme si c'était la toute première fois.

7.5.08

Mes étoiles - Au bout des doigts

"Mes mots sont tes mots. Je te les donne. Je les pense à
cause de toi. Ils sont en partis toi. (...)
Lorsque nos doigts tapent trop vite sur le clavier, que tous les (mots) se mélangent, que nous ne sommes plus capable de suivre nos pensées en écrits, et que nos pensées défilent plus vite que ce que le corps peu prendre (...) Lorsque l'on dit quelque chose à quelqu'un, on se le dit à soi-même. On ne peut parler de quelque chose que l'on ne connait pas.

Quand quelqu'un te dit quelque chose, il parle à sa propre réflexion dans tes yeux.

C'est pour ça que l'autre existe."

Coup de coeur


Été 2007
Jericho Beach

Fa bémol - Ouverture

Je me nomme Espoir. Faites attention à mes regards; ils ne se posent jamais par hasard. Ne me craignez pas, au contraire, je sais que vous me désirez. Ardemment. On souffre trop, parfois, pour fermer les yeux sur moi et puis s’enfuir. Plongez vos yeux dans les miens, gardez-les bien ouverts. C’est facile. Un regard et on tombe. On tombe pour Espoir. Coulez doucement dans mes bras, venez vous lover à même ma chaleur, vous soigner le cœur et l’esprit, venez doucement en moi.

Je me nomme Espoir.

Back to the start

"Écrire pour moi, mais aussi pour les yeux des autres. Un peu. Narcissiquement, égoïstement, hypocritement, sincèrement; écrire pour écrire."

R.

6.5.08

Corporatura


"Un léger étourdissement m'emporte
vers le souvenir de toi, le temps d'un moment.
"

R.

5.5.08

Les loups & les princesses

S'engourdir n'est pas la solution.

Et pourtant. Les jours sont longs et les nuits trop courtes, je sais - c'est la vie à l'endroit, tout ça. Justement. La vie qui coule droitement, justement. Les surprises qui se font muettes, les cris sourds de tout détour. Le quotidien qui ne surprend plus.

Ce n'est pas parce qu'on ferme un oeil qu'on voit mieux de l'autre.

Les songes deviennent flous et incertains, ce n'est plus la raison qui pleure, mais surtout la nostalgie de tout confort ou encore la crainte de tout voir se relever. Sauf nous. Tout qui rit, tout qui court et qui batifole au soleil. C'est le gris, non pas le noir ou le blanc, mais le gris constant des brumes sentimentales, l'ennui. L'ennui plat. Parce qu'on ne rêve pas de flamèches ou d'illusions, on ne rêve pas de cheval blanc et de diadème - des épines y pousseraient subitement, tout prendrait feu et puis voilà. On ne rêve pas.

Et pourtant, toujours, tout nous revient toujours.
Même l'espoir.

Citations du jour

"Certains recommandent de fuir la naïveté comme s'il s'agissait d'une maladie vénérienne, alors qu'arriver à l'amadouer peut s'avérer plus pratique."

Merci, Yano. Et merci, Stéphane.

4.5.08

Once upon a time

Rêver... c'est au moins ça, non?
Rêver.

3.5.08

Blog'Or 2008


Wow.
Je suis allée voir par curiosité les mises en nomination pour le Blog'Or 2008, le tout mis en branle par la Fêlée, et - surprise - je suis en nomination dans la catégorie "Rigueur de la langue". C'est fou, je n'ai jamais été nominée pour quoi que ce soit. Je sais que tout le monde le dit, mais c'est vrai. J'en suis presque gênée.

Il y a beaucoup de blogues méconnus à découvrir, aussi il vaut la peine de prendre un temps - surtout parce qu'il pleut - pour les visiter.
Vous pouvez voter ici.
Votez en grand nombre!
Bon gala à tous!

2.5.08

Venerdi

"The minute you let her under your skin,
Then you begin to make it better."

The Beatles

1.5.08

Éclat - Songe au printemps

La vie. La vie et tout ce qu'elle comporte. Tout ce qu'elle fait vivre, tout ce qu'elle fait mourir, tout ce qu'elle embryonne, et tout ce qu'elle expose au grand jour. La vie, infiniment grande ou infiniment petite. C'est selon.

La vie, mon cher, la vie au printemps. Les cerisiers en fleurs et tout ce qu'ils embaument, les oiseaux matinaux qui nous tirent d'un sommeil agité - le sourire à l'aube d'entendre les oiseaux se chamailler. Le soleil printanier qui nous sort dehors, à peine éveillés, journal en main et verres fumés au bout du nez, le soleil printanier sur une terrasse. L'amour la nuit, sur le gazon frais.

La vie, mon cher, la vie l'automne. Les randonnées en pleine forêt multicolore, c'est le parfum des feuilles s'envolant sous la brise tiède. Les froids de l'arrière-saison qui nous emmitoufle le nez dans les foulards et les doigts dans les mitaines. Les joies de la vie automnale, près d'un feu, sous la pleine lune. L'amour durant la sieste, la tendre sieste d'un après-midi d'automne.

La vie, mon cher, la vie l'hiver. Les journées en raquettes à gravir la montagne, ce sont les joues rougies, le bout des orteils froid. C'est le plaisir des cafés lattés devant le foyer, c'est la tranquilité des grands vents du Nord. La beauté des paysages hivernaux au crépuscule. L'amour qui réchauffe, les ébats alors que les flocons tombent doucement.

La vie, mon cher, la vie l'été. Le linge léger et les pieds nus, l'ombre embrassée et les jours tellement longs - le vin blanc glacé dans la cour, sous un vieil érable. C'est l'eau du lac sur nos peaux brûlantes, c'est la pêche sur le quai, chapeau de paille sur la tête. Les vacances estivales, les voyages en voiture où les heures ne sont plus comptées, c'est la destination qui n'est jamais trop loin. L'amour qui goûte salé, les cheveux emmêlés d'aventure.

La vie, c'est ce qu'on en fait. Rien n'est tout rose ou tout gris, mais le soleil se lève à l'Est, chaque matin il arrose le ciel de ses couleurs pour aller lentement se coucher le soir. En une explosion de sentiments.